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A la quête du juste milieu, ou la vérité existe-t-elle ?

Photo du rédacteur: Clara BourrelClara Bourrel

Le féminisme (ne partez pas s’il vous plaît), soulève un grand nombre d’inégalités, ou en tout cas de différences entre hommes et femmes. Des déséquilibres de jugement, aux différences salariales, presque tout ce que nous offre la société existe en version femme et en version homme. Il est difficile, une fois qu’on a été témoins de sexisme ou qu’on l’a vécu, de ne pas le voir partout. Ainsi, les scénarios les plus banals deviennent des complots ligués par le patriarcat. Un homme qui pratique la galanterie est le genre d’homme qui croit qu’une femme ne peut vivre seule et un autre qui coupe la parole à la gente féminine (que cette expression est laide) est un sale macho.

Ma démarche ici, n’est pas d’en juger, mais de poser des questions et éventuellement, poser les bonnes questions : L’égalité entre les sexes est-elle limitée par sa différence ? Des vérités sur un même sujet peuvent-elles être contradictoires ?

Je vous propose, afin de répondre à cette question, un texte spontané mais mûrement réfléchi, sans plan et sans prétention, ni pute, ni soumis.

Cette idée d’écrire afin de m’exprimer sur un sujet qui me démange depuis plusieurs mois m’a agressé lorsqu’en déroulant mon actualité facebook, je suis tombée sur un article du blog Madmoizelle, qui mettait en avant une jeune entrepreneuse (ou dit-on « entrepreneure » ? Connaîtra t-on un jour tous les équivalents féminins des métiers d’appellation populairement masculine ? Ca m’inspire d’ailleurs un quizz : « devine comment on dit Monsieur en Madame, spécial métiers »). L’article qui lui était dédié donc, mettait en avant sa réponse, face à une déferlante de commentaires haineux sous une des photos de son blog où elle expose une de ses créations de colliers sur son propre cou, avec un cadrage ne révélant que sa poitrine.

Celle-ci a en effet répondu à ses détraqueurs avec le hashtag #jemontremesseinssijeveux. Et c’est à ce moment précis que commencent mes interrogations. D’un côté, oui, elle est aussi légitime de poster une photo où l’on entrevoit sa poitrine, de la même manière qu’un homme peut poser torse nu (et encore où est l’égalité ?). Cependant, on déplore souvent la « marketisation » du corps féminin qui vend beaucoup de choses (des électroménagers aux cheesburgers en passant par le Perrier), et là implicitement, cette blogueuse a surement, malgré elle, vendu des colliers de sa fabrication grâce à son clivage.

Comment a-t-on pu considérer le nu comme normal et strictement figuratif pour les hommes comme pour les femmes pendant des siècles et aujourd’hui utiliser le corps comme outil de vente ? Outre l’aspect artistique que l’on peut retrouver aujourd’hui dans des œuvre de célèbres artistes tels que Marina Abramovic, il y avait, à l’époque de l’Empire Grec et Romain, une réelle normalisation du nu, tant féminin que masculin. A l’époque des premiers Hommes, la femme était même caricaturée et vénérée comme Mère fertile et non comme un standard de beauté ou une machine à fellations. En fait, je remarque qu’avant le 20ème siècle, avant non pas le capitalisme mais le marketing de genre, la femme n’avait jamais été sexualisée plus que l’homme.

Alors, oui, il est vrai qu’un torse d’homme vend bien des déodorants, des crèmes après rasage, du parfum ou des mocassins. Mais une paire de seins peut même vendre des camions de location (véridique !). Seulement voilà, il se trouve que les corps féminins vendent tant aux femmes qu’aux hommes. Les hommes sont attirés par des galbes, des bonnets et des cambrures parfaites, les femmes les veulent.

La société est telle qu’elle fait culpabiliser les femmes sur le corps qu’elles ont. Les « body shaming » et les appels de l’anorexie ne font qu’accroitre et en attendant, on affiche des femmes aux mensurations parfaites de toute part comme s’il était représentatif de l’IMC.

Pour en revenir à nos décolletés, le fait de les poser un peu partout, sans tête, sans corps, sans foi ni loi, on en vient à dénaturer le corps de la femme. C’est comme si le corps féminin était un buffet chinois : « reprendrez-vous un peu de seins ? ou vous êtes plutôt fesses rebondies ? J’avoue avoir une petite préférence pour les camel toes .. »

Et si les femmes étaient autre chose ? Et si elles pouvaient vendre en parlant, en travaillant, ou même mieux : habillées ?!

Encore une fois, on se retrouve à la limite des revendications, au tournant de la contradiction féministe. Vous souvenez-vous qu’au début du paragraphe j’étais désolée du nouveau sens du nu en sous entendant qu’on pouvait très bien être nue sans pour autant inciter à l’acte sexuel ? Maintenant j’ai l’air de vouloir que les femmes se rhabillent.

Doit-on choisir son camps ? Ou doit-on « seulement » changer à nouveau les mentalités et réinventer l’univers du porno qui contribue largement à l’érotisation des corps ? Ou peut-être faut-il rajouter des couches de vêtements sur les femmes, au risque de tomber dans une forme d’islamisme occidental ?


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