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Le sexisme banalisé.. en école de commerce

Photo du rédacteur: Clara BourrelClara Bourrel

L’article suivant n’est pas à visée conflictuelle, provocante ou même polémique. Je n’ai de haine contre personne, je relate seulement un phénomène de société que j’ai put remarquer et qui, tout de même, me contrarie.

Quand on parle de « sexisme au travail » on pense à l’écart de salaire entre hommes et femmes à poste et ancienneté égales. Cependant il y a un sexisme beaucoup moins justifié et qui semble faire partie de la culture des écoles de commerce.

Aujourd’hui je voudrais parler du sexisme qui existe mais que l’on ne perçoit pas.

Car c’est en ayant conscience des choses qu’on les perçoit.

Prenons pour illustrer mes propos, le célèbre tableau La trahison des images de René Magritte. A priori, lorsqu’on se poste devant le tableau, nous voyons une pipe. Pourtant, le peintre nous ramène à la réalité en nous avisant qu’il s’agit en fait de sa représentation. Ce que j’essaye de dire c’est que par exemple, sous une blague sexiste se cache en fait un réel sexisme qui nous trahi en se cachant sous l’image d’une blague.

Toute femme subi le sexisme. Souvent, elle ne le sait pas parce que ce phénomène est accepté banalisé dans la société.

Et si nous allions droit au but ?

L’élément déclencheur de la production d’un tel article est une certaine diapositive de powerpoint d’un professeur d’HEC. Mes motivations sont un amas de faits dont j’ai été témoin ou que j’ai moi-même subi.

Lors d’un cours, alors qu’il reste quelques minutes avant la pause, le professeur, afin de donner une touche « d’humour » au cours, nous passe une diapositive représentant deux schémas : un de la pensée d’un homme, un de la pensée d’une femme avant d’aller boire un verre. Celui de l’homme est composé d’un pictogramme masculin relié à une bière par une simple flèche. Le schéma de la femme part d’un pictogramme féminin dont partent environ 8 flèches menant vers 8 vêtements différents, menant eux-même à 8 paires de chaussures pour finalement arriver à 8 cocktails différents.

L’idée est claire : les hommes vont à l’essentiel, les femmes sont compliquées, frivoles, prises de tête. Peut-être qu’effectivement, les femmes aiment prendre soin d’elles et c’est tout à/en leur honneur. Cependant cela n’affecte en rien leurs capacités de leadership, leurs compétences ou niveau de responsabilité. Alors pourquoi ? POURQUOI partager une telle image dans un cours de gestion, dans une école de commerce renommée ?

powerpoint.

Voici la fameuse diapositive :

Quelques jours après cet événement, je me retrouve à faire équipe, dans le cadre d’un projet, avec quatre garçons. On procède donc à un brain-storming et je me creuse la cervelle afin de prouver de quoi je suis capable. Les idées fusent, bonnes, moins bonnes, des décisions se prennent, j’écoute, je prends part comme je peux en donnant mon avis. Soudain, un membre de l’équipe, me voyant un peu intimidée et essayant de m’insérer davantage dans le groupe me lance « tu veux t’occuper du dessein du logo ? ». Dans ma tête je pense « tu me demandes ça parce que je suis une fille ???? », en réalité je dis « Non merci ». L’intention y était, et il est clair qu’il souhaitait me faire participer davantage, mais pourquoi ne pas simplement me demander mon avis sur une question ? ou me proposer de réfléchir à la suivante ? et pourquoi ne pas demander à l’ensemble de la table « qui veut s’occuper du logo ? ». Quoi qu’il en soi, je répète que je ne jette la pierre à personne et que ces quatre individus étaient fort agréables et sincèrement gentils. Cependant, cette expérience est l’illustration d’un sujet dont on ne parle pas assez selon moi : la « culture du sexisme ».

Des anecdotes dans le genre, il en y en a des tas. Il y a peu, une jeune femme s’étant rendu à une conférence organisée par HEC Paris, m’a confié son désarroi quant à la réponse qu’elle a eu de l’intervenant principal. En effet, ce dernier venait présenter son livre, coécrit avec 12 hommes et 2 femmes. Venu le temps des questions, cette étudiante se lance et décide d’interroger l’interlocuteur sur la sous représentation des femmes. Sa réponse fut que les femmes devaient (DEVAIENT) s’atteler à d’autres tâches chronophages telles que l’intendance, domestique, l’éducation des enfants…

Après ce bref retour aux années 50, je voudrais rajouter qu’évidemment, le sexisme ne s’applique pas seulement, ni surtout aux écoles de commerce.

Cependant, ce sujet me tient particulièrement à cœur car il s’agit de la crédibilité et de l’intégrité des femmes face à un public généralement masculin. Ces messages subliminaux sous-entendent que les femmes sont incapables d’être à la tête d’une société puisque tout le monde sait qu’elles sont bien trop occupées à réfléchir à la tenue qu'elles vont porter pour le 5 à 7 pendant les réunions (voir schémas au dessus).

Ne serait-ce pas venu le temps de s’indigner contre les stéréotypes et les réflexions sexistes nauséabondes ?

PS : Parce que le sexisme, ça se construit, lire aussi : http://www.lexpress.fr/actualite/5-exemples-de-sexisme-ordinaire-a-l-ecole_1318832.html

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